• Ventilateur

    Un ventilateur acheté 30 euro le 13 août dernier, remplacé le 14 car bruyant, tombe en panne définitive le 28 août. La durée de vie du truc... Ces péripéties (trépidante, l'existence) m'ont permis de toucher du doigt tout l'artificiel et le désespérant du monde dans lequel nous nous débattons. Le ventilateur :

    1. a été fabriqué en asie par des quasi-esclaves qui ont quitté leur province pour gagner 3 sous, qui marnent 80 heures par semaine et logent dans des quasi-camps ;
    2. a été transporté à grand coup (coût) de carburant fossile, subventionné par tous les états du monde qui craignent de ne pas voir passer sous leurs fenêtres le train (!) du progrès diéselifié ;
    3. s'est trouvé en vente dans une grande surface, bientôt ou à présent --on n'en sait rien tellement les réformes du petit con vont vite-- autorisée à ouvrir le dimanche ;
    4. a été acheté par un client soucieux de dégotter le meilleur prix, vu que son salaire n'est pas mirobolant et qu'il dépense déjà beaucoup d'argent à acheter et entretenir toutes les autres merdes produites dans des conditions identiques.

    Résultat : de la merde, nous ne pouvons acheter _que_ de la merde, tant la qualité de tous ces machins est dégueulasse. Saloperie de production chinoise, avec cahier des charges occidental. J'ai croisé dans ma vie un ventilateur (chauffant qui plus est !) qui devait avoir 40 ans la dernière fois que je l'ai vu et qui fonctionnait parfaitement, peut être même est-il toujours en service. Il s'appelait <<Calor>>, était produit en France, coûtait probablemant plus de 30 euro ou son équivalent, mais le <<service rendu>> était incomparablement meilleur, et le <<coût social>> infiniment moindre.

    Pensons à tous ces produits conçus pour durer la vie entière de leurs propriétaires ou de leurs usagers, et dont il ne reste que des ersazts marketés : les maisons, les voitures, les outils, les téléphones, les cartables, les stylos, les appareils photo, les lampes, les machines à coudre, les postes de radio, etc. Il n'existe à présent rien qui ne soit conçu pour être remplacé dans un délai court, pour faire tourner la machine.

    Mais cette machine fonctionne mal : elle génère de la misère, de la pollution, de la violence et de la frustration. Que tout ce monde artificiel se casse la gueule, c'est ce qui peut arriver de mieux. Y compris et surtout pour les quasi-esclaves...


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