• ... plus j'aime la France."

    La personne qui parle est malade, elle sort de l'hopital. Le traitement, son traitement, n'était pas adapté. Un autre traitement démarre bientôt, une molécule récente, prometteuse. Qui la portera d'espoir en crainte, car la maladie est là. Et de molécule en molécule, de chimie en chimie, en attendant, en espérant le remède qui guérit. Les traitements sont chers, très chers. Personne ne pourrait en assumer la charge. Le coût est mutualisé sur la collectivité : 1 malade, 100 bien-portants. C'est la seule solution décente.

    "Plus ça va plus j'aime la France". Quelle formidable impression : 100 français cotisent pour ce malade, ou un autre... Tous les français sont solidaires de tous les malades. La bienveillance gouverne les institutions de santé.

    Pourtant, des fissures apparaissent, et s'élargissent rapidement. Même dans les hôpitaux, il faut payer. Pas beaucoup, quoique... Les personnes qui n'ont pas les moyens de se payer une mutuelle "suffisante", n'ont déjà plus les moyens d'être hospitalisés. Ils n'encombreront de toutes façons pas les cliniques, car ils seront refoulés dès l'entrée.

    En 1945, le conseil national de la résistance a nationalisé les assurances. Les revoilà, les assureurs, qui sortent du bois, portés par une politique d'économie, une politique de profit. Les voilà les marchands de soupe, qui vont exiger de connaitre les affections dont souffrent leurs clients, pour moduler les primes, surprimes, etc. au motif pragmatique qu'un malade coute plus cher qu'un bien portant. Les voila les méchants qui vont tuer la solidarité, au motif pragmatique que les bien-portants n'ont pas à supporter la charge des malades : s'ils sont malades, à y bien chercher, c'est qu'ils y sont pour quelque chose.

    Les décideurs qui décident de brader la solidarité sont méprisables. Qu'ils crèvent. Vite.


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  • ce matin, sur france inter, on interroge un pêcheur méditerranéen en colère, gazole trop cher, blocage de port, etc. Le monsieur explique que les mesures à Barnier, c'est de la merde en barre, que c'est trop compliqué, qu'il faut faire des papiers, et que c'est pas ce qu'ils veulent, eux les pêcheurs, et donc qu'ils continuent à bloquer. Il précise que ce qu'ils veulent, eux les pêcheurs, c'est 0,40 euro à la pompe, point barre, et qu'ils vont pas s'emmerder avec de la paperasse... Et là, fulgurant, définitif, l'argument qui tue : "chez les pêcheurs, ils y en a qui ne savent ni lire ni écrire".

    On se pose la question de comment ils font pour lire sur les cartes, et pour passer le permis de naviguer, et tout le reste. Mais on se prive de l'essentiel : l'analphabétisme au pouvoir. Comment positiver ses manques. Il est tellement décomplexé, le monsieur syndicaliste ou tout au moins représentant de ses collègues, qu'il nous culpabiliserait presque d'apprécier le papier et l'imprimerie.

    Ecce connot (2).


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  • Une voix dissonante. Le vieux monsieur dénonce la compétition, sportive et économique. Il dénonce l'individualisme, la bétise. Il valorise la coopération, il nous apprend que sans "l'autre" pas de "moi", que "je" est le fruit de la rencontre avec "l'autre", le fruit de la communication.

    Lire et écouter Albert Jacquard, c'est s'immuniser un peu contre la bonne grosse connerie ambiante, se protéger de la facilité imbécile.

    "La vérité ne se possède pas, elle se cherche" 

     


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  • Devant chez moi passent des chinois. Je ne suis pas certain qu'ils soient chinois, mais toujours est-il qu'à heure fixe, ils partent travailler, puis reviennent. En petits groupes. Un restaurant asiatique a ouvert ses portes il y a quelques mois, et il semble qu'il y a eu de l'embauche. Ils sont probablement en règle, car ils marchent tranquillement, sereinement.

    Que ces types sont tristes. Comme tous les migrants, loins des leurs, et responsables de la misère qui reste, là bas. Ils n'ont pas de loisir, pas de temps libre, pas d'envie, pas d'avenir. Ils ont fait le sacrifice de leur temps, de leur énergie, de leur vie, pour que leurs enfants échappent à leur sort, là bas. Comme tous les migrants, ils ne dépensent rien, ils économisent sou après sou. Comme tous les migrants, ils vivent ensemble, la langue commune, les habitudes, les coutumes, le trait-d'union qui empêche de s'effondrer sur sa misère humaine.

    Courage, et bienvenue malgré tout.


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  • Encore une petite dizaine d'années et ça sera bon. Pour décomplexer en profondeur, il faut du temps. L'Italie s'est décomplexée en 10 ans, 2 lustres de Berlusconi. Bien sûr, pas toute l'Italie, il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, etc. Mais les napolitains qui ont mis le feu ces derniers jours à des campements rom n'ont pas été trop durement traités par les médias. Pas même la une. Un pogrom en Italie, en 2008, n'émeut pas plus que ça. De l'émotion ? Des manifestations ? Des protestations ? RAS

    Il y a 10 ans, on parlait de Berlusconnerie. Qui a encore envie d'en rire ?

    Nous, fiers français, avons aussi notre Berlusconi, enfin. Notre régent décomplexé grace auquel on ose dire les choses, on ose nommer, on ose dénoncer. Nous, fiers français, allons rattraper nos cousins italiens. La bétise au pouvoir, l'inculture, la précipitation, l'indécence, la victoire du bon-sens sur l'intelligence. Le dénigrement de la civilisation. On y va tout droit, on y sera bientôt. Juste avant la fin.


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